Rien à voir avec le parti du peuple français, il s'agit du petit plaisir du fonctionnaire. Le plaisir rare de celui qui vient de faire rendre gorge à son administration et qui voit arriver la récompense en euros sonnants et trébuchants (virtuellement).

Quand un fonctionnaire est confronté à une erreur suffisamment grave et manifeste de son administration, il doit se lancer dans une procédure qui va rapidement l'amener dans la position du pot de terre contre le pot de fer quand la grosse machine va l'envoyer aux pelotes ou, plus classiquement le noyer dans sa redoutable inertie. Commence alors pour le plus râleur le parcours du combattant: recours gracieux, recours hiérarchique, recours contentieux, avec toutes les chances de se perdre dans les méandres de la procédure ou de s'égarer dans la jungle des textes.

Beaucoup abandonnent, de nombreux autres trébuchent sur des erreurs de parcours, parfois les plus malheureux vont jusqu'au bout et perdent sur le fond.

De temps en temps, l'Administration perd et doit manger son chapeau. On voit alors arriver ça:

Et là, en dehors du montant, voir un bon gros et gras rectorat payer les sommes demandées assorties des intérêts capitalisés (qui ne sont pas de droit mais doivent être expressément demandés au juge), est un plaisir qui va bien au delà de l'intérêt financier. Se dire: j'avais raison, le rectorat qui avait demandé l'avis du ministère s'est planté comme une bouse, le juge le confirme et le service financier dudit rectorat m'appelle tout gentiment pour me demander de bien vouloir leur envoyer un RIB, c'est un moment de bonheur rare.

Maintenant, que le tribunal administratif qui avait à juger cette affaire simplissime avec une jurisprudence imparable mette 5 ans (CINQ ANS) pour rendre son jugement, c'est un autre scandale qu'un recours en Conseil d'Etat leur ferait payer sans coup férir. Ou plutôt, si. Il me faudrait férir un coup à cause de l'obligation d'avocat. Le TA a beaucoup de chance, je vais les épargner par faiblesse.

Ma bonté me perdra.