Pour un billet qui prend le temps de démonter le bidule et choisit de le relater avec humour et finesse combien de charges, naseaux frémissants, en direction du chiffon rouge?

Dans le genre contre attaque à la grosse bertha, les blogueuses pourtant présentées comme subtiles auront tout utilisé.

Le scien.ti.fi.que.ment prouvé:

« Je vous rappelle quand même que les dernières études dans les troubles du comportement alimentaires (qui ne cessent d'augmenter) ont démontré le lien entre ce matraquage et le renoncement que cela génère pour toutes celles qui ne peuvent pas ressembler à ces modèles de rêve... Je vous signale que c'est une des causes de l'augmentation de l'obésité dans nos pays occidentaux... »

Les gros ne sont donc que des victimes des mannequins sur les murs. Ca doit être de lécher les affiches, elles sont trop caloriques. Faut en faire des allégées.

Sinon, où sont-elles ces fameuses études?

On trouve bien un rapide paragraphe dans un rapport du ministère de la santé

"Il en résulte une situation d’incertitude et d’interrogations en termes de comportement alimentaire, accentués par la pression considérable qui s’exerce sur l’image du corps, imposant, en particulier aux femmes, un modèle de minceur pratiquement impossible à atteindre pour la majorité. On observe ainsi de nombreuses manifestations d’une demande de prescription nutritionnelle et l’adhésion désordonnée à des régimes trop souvent pathogènes ainsi qu’à des vogues diététiques multiples et variées."

Mais ce même rapport indique aussi que:

"La forte proportion de femmes actives constitue un élément important dans l’évolution des habitudes alimentaires, dans la mesure où les femmes, à qui ce rôle était et reste encore traditionnellement dévolu, ont non seulement moins de temps pour préparer les repas, mais aussi moins besoin de la valorisation sociale liée à ce rôle. "

Donc pour rester dans le registre de la mauvaise foi, on conclura que quand les femmes faisaient à manger, il n'y avait pas de problème d'obésité ou d'anorexie. CQFD.

Autre argument, l'incontestable historiquement:

« les geeks du libre répètent, il paraît, les erreurs de tant de mouvements du passé : celles des étudiants (hommes) soixante-huitards, qui discutèrent de l’état du monde tout en trouvant normal que leurs camarades (femmes) s’occuperaient des sandwichs et de la soupe (et seraient disponibles à la pratique de l’amour libre). »

La source est irréfutable puisque cette forte pensée est directement tirée d'un film de 81 de François Leterrier, « Les Babas Cool ».

On passe ensuite à la pure attaque gratuite:

« Cette campagne de pub fera sûrement saliver les guiks qui caressent plus souvent leur joystick qu'une paire de seins. »

Ouais, bien vu. C'est pas un cliché, ça. C'est une vérité avérée. Femme à poil=salope. Geek=tirlipoteur de joystick. Le débat progresse.

Une autre. Bon, d'accord.

« Tant que les leaders du monde geek participent à ce genre de conneries, le monde des geeks participera à l’inégalité hommes-femmes". »

Les leaders du monde geek! Ceux qui se retrouvent en secret avec des cagoules pointues dans des caves pour pondre des lignes de code! Si ça se trouve, c'est du code hypnotique qui tient en esclave tout le pauvre monde geek. Il faudrait un super héro, disons linuxgirl pour leur casser leurs claviers et confisquer leurs badges secrets de leaders du monde.

Allez, pour finir, terminons avec un exemple de raisonnement mesuré et argumenté.

« Cette campagne est abjecte, parce qu'elle banalise le comportement sexiste des publicitaires qui se moquent comme de l'an quarante des conséquences de leur humour glamour décalé à deux balles. »

Sortez les plumes et le goudron, les fils de pub ont osé se servir de cet obscur abject du désir. Fermez le ban.

Face à cette déferlante un tantinet manichéenne, Petaramesh, le ninja qui de son katana azerty débite en petits morceaux façon sushi les néo beaufs du politiquement correct tente malicieusement d'amener ses contradicteurs dans le cul de sac éliminatoire d'un godwin en leur lançant un Strumpfbandhalter qui sonne furieusement comme un sturmbahnfuhrer. Attendons que le bouchon s'agite.

Mais, pour faire usage d'une phrase toute faite de rigueur dans cette situation, l'autre étant « cherchez la femme » qui pour le coup est mal venue: A qui profite le crime?

Au navigateur incriminé, le gentil firefox qui ne se sert pas d'une femme court vêtue mais, plus roué, du buzz que créént les attaques tous azimuts des furies offensées. C'est trendy, c'est in, c'est du marketing viral.

Mais un autre malin pourrait ramasser la mise et se positionner comme le respectueux face au licencieux libre. Cette photo destinée à une pub à venir pourrait être une piste.