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"je travaille toujours dans l'urgence, c'est là que je suis le meilleur !"

Oui c'est moi qui dit ça et qui réussit à le faire croire à ceux que je cotoie.

Les notes de service ou les rapports rédigés d'un trait en 10 minutes ou 1heure selon le genre de l'exercice, la décision qui tombe après avoir été, semble-t-il, mûrement réfléchie alors que le temps de la réflexion a été occupé à boire un café, à discuter à doite et à gauche, à faire une tournée d'inspection (!) du lycée, après avoir surfé internet (avec, d'une touche, la possibilité de faire réapparaitre LE site officiel de l'Académie...) , les signatures apposées sur les documents officiels juste avant que la secrétaire ne me les réclame...

Dans l'urgence... tout est fait dans l'urgence... mais c'est camouflé sous les oripeaux d'une efficacité feinte.

Et pourtant, objectivement, je suis toujours à la ramasse, et malheureusement c'est un dysfonctionnement intérieur qui se traduit à l'exterieur...

Et je réussis, là aussi, à cacher ce désordre qui m'habite.

Je passe mon temps à courir aprés mon réveil : il sonne à 7h00 mais je me lève à 7h50, dans l'urgence... Alors qu'un peu de volonté m'aurait permis de savourer la douche 5 minutes de plus et... je zappe le petit dej.

Je passe mon temps à regarder les papiers qui s'amoncellent sur mon bureau... et si je fais comme l'an dernier, lors de mon déménagement, je vais entasser les papiers divers et variés, importants et plus anodins dans un carton que je n'ai d'ailleurs toujours pas déballé... 14 mois après mon installation.... Vive le prélèvement automatique des factures!


je passe mon temps à zoner le WE et je me mets à faire du repassage ou du ménage le dimanche soir à 21h30 ou 22h00 parce que quand même... Dans l'urgence je range sommairement, je prépare l'apparence que j'afficherai le lendemain et le lundi matin je me dis que j'ai vraiment gâché mon WE parce que je n'ai RIEN fait... que le temps s'est écoulé, que j'en ai pris conscience mais que j'ai été incapable de réagir...

Je ne suis qu'un légume. Sans objectif, sans volonté, sans perspective... Sur le plan professionnel, parce que j'ai une responsabilité qui m'engage vis à vis des autres, je sauve les apparences... mais dans ma vie à moi... Mon renoncement est quotidien. Seules les apparences à préserver me font encore agir...

Dans l'urgence.